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La francophonie : famille homogène ou foyer désuni ? - The French-speaking world: one big, happy family?

28/1/2022

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Selon le Président de la France, Emmanuel Macron, la francophonie est « une famille unie par une langue et par ses aspirations à la fraternité, la paix, la liberté, la dignité humaine, la justice. » Au contraire, il existe une réalité traumatique qui cache derrière l’idée de la francophonie – ce qui signifie l’usage de la langue française. Mais en considérant l’histoire du colonialisme dans plusieurs pays francophones, n’a-t-on pas une responsabilité d’aiguiser notre esprit critique face à l’oubli des racines horrifiques de cette unification linguistique ? Par conséquent, dans cette dissertation je proposerai de mettre en relief la façon dont il faut considérer la francophonie comme foyer désuni, qui est à la recherche de la liberté linguistique et qui est surtout fondé sur une base de racisme et hégémonie française. 

Prenons comme point de départ la nécessite de découvrir l’histoire coloniale et violente qui est à l’origine de l’usage du français parmi les pays francophones, surtout en Afrique. Le cas de l’Algérie nous fournit un exemple très illustratif de cet abus du pouvoir français. Pendant la période 1830 – 1962, l’Algérie n’était pas qu’une colonie française, mais elle faisait partie de la France. Avec l’arrivée de la gouvernance française est venue l’implémentation de la langue française au sein de l’éducation et l’administration. A partir de l’Independence en 1962, il y avait une forte tendance en Algérie à combattre la supériorité de cette langue, qui existe encore actuellement. Ainsi, pour bon nombre d’Algériens, le français représente le traumatisme du colonialisme : ils souhaitent se libérer des contraintes du régime français à travers le rejet de sa langue. 

Qui plus est, ce besoin de se battre contre la supériorité du français indique le désir des peuples indigènes de retrouver leurs propres origines, au lieu de protéger la francophonie, ce qui représente pour eux une période monstrueuse de leur histoire. Afin de rompre les liens avec la France, beaucoup d’anciennes colonies françaises ont lancé des actions contre la francophonie. Tel est le cas du Maroc, qui suivait une politique d’ « arabisation » après leur indépendance en 1956. Ayant pour objectif le rejet total de la francophonie, le gouvernement marocain a interdit le français dans les écoles et dans d’autres institutions. Comme explique une bloggeuse maghrébine, « quoi de plus anormal pour un pays souverain d’attendre cinquante-cinq ans pour oser se libérer de la langue du colonisateur. »

D’ailleurs, la prééminence de la francophonie comme facteur signifiant de la colonisation a détruit plusieurs langues et dialectes. Vu qu’ils avaient perdu leurs propres langues, il n’est pas étonnant qu’un nombre croissant d’anciens peuples colonisés cherchent à réinstaller l’importance des langues indigènes. L’exemple de la littérature post-coloniale nous est très utile pour notre argumentation. Comme on l’a vu récemment avec le cas d’Assia Djebar, Kamel Daoud et Boualem Sansal, même s’ils écrivent leurs ouvrages en français, ils gardent quelques expressions intraduisibles en arabe, afin de montrer l’importance de leurs origines linguistiques. Malgré l’unification de ces écrivains grâce à la francophonie, il est plus important pour eux de garder leurs liens avec leur langue maternelle, étant donné qu’ils ne l’utilisent pas qu’à cause du colonialisme. 

En fin de compte, tandis que beaucoup de Français honorent la francophonie, il est dangereux d’oublier les racines problématiques qui l’ont créée. L’histoire coloniale de ce phénomène sémantique conduit au fait qu’il y a ceux qui souhaitent se débarrasser d’une langue emblématique du colonialisme. En dépit de la difficulté et l’immensité de cette tâche, on peut discerner quelques signaux positifs à l’horizon, si l’on lance un regard à la littérature et au cinéma postcoloniaux : le secteur culturel nous proposera quelques solutions créatives et émancipatrices.
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Article in French by Erin Waks

Our year abroad section editor, Erin is in her fourth year at Durham and studies French and Arabic. 

Image by truthseeker08 via Pixabay
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​France’s President, Emmanuel Macron, sees the French-speaking world as ‘a family united by language, and by hopes for brotherhood, peace, freedom, human dignity and justice’. Behind this idea of la francophonie (countries with French as a common language), however, lies a far more traumatic reality. Should we not consider the colonial history of many French-speaking countries? Do we not have a responsibility to critique the act of forgetting the horrific roots at the heart of this linguistic unification? In this piece I will suggest that we must re-evaluate the ‘family’ of French-speaking countries and see it as a broken one; founded on racism and French hegemony, and in search of freedom.
 
Firstly, we must consider the histories of violence and colonialism which unite these countries and account for their use of French. Algeria’s case is a prime example of France’s abuse of power in Africa. From 1830 to 1962, Algeria wasn’t just a French colony – it formed part of France. When the French government came into power, French was made the language of education and administration. However, since Algeria’s Independence in 1962, there has been a strong current fighting against this precedence of French. For many Algerian people French is synonymous with the trauma of colonialism: by rejecting the language they hope to free themselves from the colonial regime. 
 
Moreover, people are challenging the superior status of French in order to re-discover and reconnect with their own origins. Many former colonies have implemented strategies to break ties with France. For example, Morocco introduced an ‘arabification’ policy after its Independence in 1956 which banned the monopoly of French in schools and in other institutions. As a Moroccan blogger put it: ‘What could be stranger than a sovereign country waiting 55 years before daring to free itself from the language of its coloniser?’
 
The monopoly of the French language meant the annihilation of many local languages and dialects. Given this great loss, it is hardly surprising that more and more people of formerly colonised countries are trying to re-establish the importance of indigenous languages. Post-colonial literature provides us with many examples of this strategy. Take the authors Assia Djebar, Kamel Daoud and Boualem Sansal. Even if they write French-language works, they often include untranslatable Arabic words in order to demonstrate the importance of their linguistic heritage. Even if these authors are all united by their use of French, they are dedicated to maintaining links to the languages of their ancestors, given how greatly colonialism has influenced their use of language.
 
Overall, even if many French people celebrate this network of French-speaking countries, it is dangerous to forget the problematic past which unites them. Given the colonial history behind this linguistic phenomenon, many try and sever their ties with French. Despite the difficulty of such an immense task, artistic trends in post-colonial literature and film offer glimmers of hope; culture and the arts have a great potential to offer creative and emancipatory solutions. 

English translation by Mary Bradshaw

Mary is the editor of this section and is in her fourth year, studying French and Spanish.

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