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Un momento épico

23/12/2022

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Image by Cristian Tarzi via Unsplash

Imagínate. Eres en el bar Locos por el fútbol en el barrio de Recoleta en Buenos Aires durante la final del Mundial. Tu país ya ha conseguido vencer a Croacia, los Países Bajos y Australia y ahora se enfrenta a Francia. La última victoria ocurrió en 1986 así que la tensión marca el aire a lo largo del partido mientras que los hinchas rezan, beben y se permanecen pegados a la pantalla para mirar con lupa cada movimiento de sus jugadores.


Más de 120 minutos más tarde, Argentina estalló de euforia como si fuera unos fuegos artificiales. Argentina acaba de convertirse en la campeona del Mundial después de un partido inverosímil en el que los argentinos derrotan y aplastaron a los franceses en las penalidades. Es un momento histórico para el país y millones de ciudadanos se celebran por doquier en Buenos Aires y en el Obelisco, el epicentro de las celebraciones, agarrándose de las manos y quedándose boquiabiertos y ojipláticos.


Lionel Messi, el único jugador en dar asistencias en cinco mundiales, otra vez consiguió su Copa del Mundo. Al mismo tiempo de continuar el legado de Diego Maradona, el ícono de la victoria argentina en 1986, Messi llegó la culminación de un palmarés extraordinario de modo que puso el broche de oro a su carrera.


Para los argentinos, este triunfo es lo mejor que les pudiera pasar y especialmente debido a la situación actual en el país. Entre 1880 y 1914 ocurrió la etapa de mayor crecimiento económico de Argentina, un país que fue más rica que Francia y Alemania. Hoy en día, un 40% vive bajo el umbral de pobreza y los habitantes sufren una crisis económica interminable. Justo este año la inflación alcanzó un 100% lo que erradicó los sueños de muchos argentinos. Muchos revuelven la basura y sobreviven días sin comida.


Teniendo esto en cuenta, la victoria de Argentina ha dado vuelta la tortilla en el sentido de que ha distraído el país de sus condiciones de vivienda pesimistas y ha colmado a los argentinos de esperanza, felicidad y confianza. Su país ha vuelto a ocupar la cumbre del fútbol y aunque sea temporalmente y no es probable que la económica se recupere de repente, la alegría y el sentimiento de unidad nacional a lo largo del país es invalorable. Un día, Argentina es un país asolado por la pobreza y que se conoce por todas partes por ser un país menos desarrollado. Unos momentos más tarde todo de la economía de Argentina se olvida y todo el mundo la alaba; el país explota de emoción con la victoria histórica. De esta manera, la coronación de Argentina cambiará la imagen del país de forma positiva y el júbilo seguirá extendiéndose a través de la nación y aun Sudamérica.


Imagínate. Eres en el bar Locos por el fútbol y eres testigo de la final épica de Argentina que siempre permanecerá en tu memoria. Siempre recordarás ese día, el 18 de diciembre de 2022.
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Article in Spanish by Frankie Figueredo

Frankie is a fourth-year Liberal Arts student at Durham University studying Arabic, Spanish and Economics.

Edited by Léa Wakim

Léa is the editor of TDA in Translation and a third-year student of Liberal Arts at Durham University

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Westminster en proie à une instabilité inédite: Serait-il temps de réaménager le système politique britannique ?

21/11/2022

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Image by Ugur Akdemir via Unsplash

Les remous du Brexit n’en finissent pas de faire tanguer le navire britannique. Six ans après un référendum qui a divisé le pays, l’instabilité ronge le Parlement de Westminster. Le Parti conservateur, au pouvoir depuis 2010, ne parvient pas à s’entendre sur une vision d’avenir crédible. Ayant fortement contribué à la dévalorisation de la parole et de l’action politiques, il sombre dans des luttes de factions dignes d’une pièce de Shakespeare. Comment est-ce que nous en sommes arrivés là ?


Au cours des dernières années du leadership conservateur, nous avons vu de nombreux dirigeants modérés qui ont été marginalisés par la surenchère à laquelle s’est livré Boris Johnson, leur éviction permettant à des personnalités sans envergure de postuler aux premiers rôles. Liz Truss, qui, après seulement 45 jours de fonction avait décidé de jeter l’éponge, désormais reconnue comme la cheffe du gouvernement à la longévité la plus courte de l’histoire contemporaine du Royaume-Uni, en est le triste symbole. Pendant cette période, sa conviction de pouvoir « traverser la tempête » ensemble et son « plan audacieux » visant à réduire les impôts et à faire croître notre économie a vite sombré face à des problèmes sous-jacents chroniques de l’économie britannique que même plusieurs revirements n’ont pas été à  même  de redresser.

Son plan économique central a été abandonné, son autorité détruite et la réputation internationale du Royaume-Uni réduite en lambeaux. On voit désormais que l’inflation dépasse 10%, taux le plus élevé dans le G7, les prix de l’énergie flambent, comme ceux de l’alimentation, et le risque de récession plane. Ce qui devient évident est la domination de la politique imaginaire, la poursuite de l’idéologie au détriment du pragmatisme, et un gouvernement de campagne qui n’est jamais capable de gouverner efficacement – une maquette politique qui ne suffit pas à diriger un gouvernement. Malgré la forte majorité gouvernementale (57%) qu’elle avait gagnée des voix des membres du Parti conservateur contre son rival Rishi Sunak, ancien ministre des Finances, son parti s’est soulevé, ce qui a, dans le processus, entraîné la démission de deux ministres d’État, en même temps que ses cotes de popularité se sont effondrées.

En réalité, Truss n’avait aucun mandat démocratique lorsqu’elle est entrée en fonction, si nous associons ce mandat aux 81 000 membres du Parti conservateur qui doivent payer pour y adhérer. Ce chiffre ne représente qu’une fraction de la population concernée, ce qui soulève la question suivante: dans quelle mesure est-ce que ce petit « électorat » composé de députés conservateurs fait écho au grand public? Le dirigeant du Royaume-Uni ne devrait pas être  désigné dans un vide moral, ni par un sous-ensemble de personnes, mais plutôt par la population dans son ensemble, ce qui est l’une des contributions les plus vitales que nous puissions apporter à la démocratie. Peut-être que cela renforce l’idée que, quelle que soit l’étendue de notre engagement dans leur monde, ils ne paraissent avoir qu’une vague notion de celle du peuple. Il n’est donc pas surprenant que le programme ultra-libéral de Truss, déconnecté à la fois des besoins du peuple et des attentes des marchés financiers, n’ait pas porté ses fruits et que l’abstention soit en hausse.

Malgré l’effondrement du gouvernement de Truss, nous pouvons imputer la préoccupation ambiante à la résurrection politique potentielle de Boris Johnson qui aurait non seulement fait  écho à  l’attente prolongée pendant l’été, mais qui en dit long aussi sur  l’ornière politique dont nous avons été si impatients de nous libérer. Après tout, bon nombre des erreurs qui l’auraient contraint à démissionner sont attribuables à ses propres défauts de personnalité et au mépris qui a suivi du public britannique et de ses propres députés de base, ayant vu d’innombrables factions rivales cribler leur parti. Il suffit de réfléchir sur la série de scandales dans lesquelles son gouvernement était empêtré et sur les multiples violations flagrantes des règles sanitaires au paroxysme de la COVID-19. En raison de cette prise de conscience et du besoin urgent de stabilité politique, nous avons été témoins de l’alternance la plus rapide que le pays ait jamais connu après la démission de Truss, ce qui tranche avec la lutte de l’été  entre elle et Sunak.

Ce qui en a résulté était la nomination de Rishi Sunak comme le cinquième Premier ministre depuis 2016 et le troisième chef de gouvernement en deux mois. Sunak, entraîné dans « Partygate » et dont la femme dissimulait sa grande richesse du fisc britannique, continue à rétablir « l’intégrité et le professionnalisme ». Le premier ministre affirme aussi avoir des amis de l’aristocratie mais pas de la classe ouvrière. Ceci est certainement un moyen efficace d’obtenir le soutien de plus de la moitié (54%) de la population, qui se considèrent issus de la classe ouvrière (selon un rapport final de 2021 sur la classe sociale), en pleine crise du coût de la vie. Nul ne doute du rôle bénéfique qu’a joué l’intrusion croissante des médias dans la dénonciation de la corruption et de l’inconduite présentes au sein du gouvernement. Mais elle risque également de nourrir une obsession de la personnalité et du conflit qui néglige la crise en question, un phénomène particulièrement perceptible au Parlement, qui a été marqué par de nombreuses scènes théâtrales au cours des six dernières années.

Peu importe à quel point les insultes, les conflits internes et le dysfonctionnement sont balayés comme dans un simple théâtre politique, un tel manque de professionnalisme ne produit que des débats sans effet qui s’avèrent peu pratiques pour relever des défis urgents et qui, par ricochet, nuisent gravement à la réputation internationale de la Grande-Bretagne en érodant sa légitimité démocratique. Et pourtant, la joute mesquine que nous observons au premier plan des débats au Parlement est tout simplement un effet microcosmique du complexe politico-médiatique qui façonne la relation antagoniste et symbiotique entre les journalistes et le gouvernement, continuellement influencée par les interactions avec les médias, qu’elles soient indirectes (gestion des nouvelles et approvisionnement) ou directes (intégration de reportages, de valeurs et de cycles temporels dans l’action quotidienne).

Malgré toute la rétroaction continue que cette relation nous a fournie à l’aube des points de vue alternatifs et la défense des enjeux qui alimentent le débat politique, il s’ensuit le danger d’un  climat politique qui devient de plus en plus dépendant des médias de masse modernes et qui intériorise les valeurs et la production des nouvelles au sein du gouvernement, comme conséquence de l’anticipation constante de l’attention des médias au vu des nouvelles politiques. À l’âge de l’information en boucle, il semblerait que la légitimité et le consentement sont ainsi sollicités par l’intermédiaire des médias. Ceux-ci favorisent une lutte de plus en plus frénétique pour attirer l’attention et menacent la longévité du gouvernement  si on considère les propositions alléchantes avancées par les hommes politiques pour séduire les électeurs lors des campagnes électorales tout en ignorant les questions à long terme qu’ils ne peuvent pas utiliser comme capital politique immédiat.

S’il est vrai que la politique du court-terme chronique d’aujourd’hui est largement attribuée aux médias, il est pourtant possible de trouver ses racines plus profondes dans le cycle électoral où les gouvernements utilisent couramment des incitations politiques pour recourir à des solutions rapides tout en tournant le dos aux causes profondes du mécontentement social. Contrairement à l’obligation de nos institutions politiques de tempérer nos désirs impulsifs et égoïstes et de favoriser plutôt les intérêts et le bien-être à long terme de la société, la myopie de notre système politique, non seulement dans l’élaboration des politiques, mais aussi dans son système binaire dont le scrutin uninominal à un tour a toujours eu des conséquences très malheureuses pour les électeurs, est un défaut de conception inhérent qui contrebalance ce devoir en renforçant les horizons politiques de court terme plutôt qu’en agissant comme remède.

Un moyen nécessaire de réinventer cette structure politique serait de trouver une antidote au présentisme qui afflige Downing Street avec une culture d’esquive du blâme et de partisanerie politique excessive, et qui voit les fonctionnaires motivés par leur intérêt personnel plutôt que par leur altruisme . Ceci, avec l’exceptionnalisme britannique - la croyance que le Royaume-Uni a peu à apprendre d’autres pays à travers le monde - a considérablement entravé notre capacité à réfléchir sérieusement à la façon de concevoir un nouveau modèle d’élaboration délibérative des politiques. La croyance récurrente qu’un petit groupe de soi-disant conseillers intelligents au centre peut gérer l’appareil étatique et mener à bien les réformes politiques est en soi une mentalité exposée comme naïve et contre-productive. Au fil des décennies, la politique est devenue la province exclusive des groupes d’élite et un champ de manœuvre des institutions traditionnelles - à ce jour, plus de trois quarts des 57 premiers ministres sont diplômés d’Oxbridge, une statistique alarmante compte tenu du tumulte des six dernières années.

Ce n’est donc qu’en se débarrassant de cet archétype de dirigeants politiques oligarchiques que nous pouvons commencer à mettre en place des mécanismes essentiels pour que les citoyens puissent dialoguer avec les experts et les décideurs, en utilisant des forums délibératifs pour relever et résoudre les défis à long terme. En outre, c’est grâce à ces archétypes, qui prospèrent dans l’impasse politique garantie par le système, que nous pourrons assister à une véritable réforme politique qui canalise la méritocratie radicale, capable de favoriser la participation des citoyens ordinaires à la politique. Cette crise profonde dans le même pays qui a inventé la démocratie parlementaire n’est pas une bonne nouvelle.

Pendant que le Royaume-Uni conserve historiquement un rôle d’exemplarité dans l’exercice des libertés et de l’état de droit, ses efforts de rétablir de la sincérité dans la politique britannique et de nouer des coopérations fiables et durables avec ses voisins, y compris la France, est en déclin. Même s’il n’est pas exclu que la succession de Rishi Sunak ait le potentiel de se développer en quelque chose de plus prometteur que celui de ses prédécesseurs, il n’est pas garanti que le sort du pays soit en voie d’être résolu face à un gouvernement instable qui continue de repousser les intérêts des générations futures par dessus l’horizon. Nous ne pouvons qu’espérer que la Grande-Bretagne puisse trouver le plus rapidement possible la stabilité en ces temps où une guerre majeure se déroule sur le continent européen et dans un contexte de tensions énergétiques. C’est en réalisant ceci que nous  devons nous accrocher au seul devoir que nous avons en tant que citoyens, celui de conceptualiser de nouvelles façons de faire, et de redonner ainsi un certain sens et une certaine stabilité à l’avenir de la politique.

Article in French by Elizabeth Beesley

Elizabeth is a third-year student at Durham University and studies French and Spanish

Edited by Léa Wakim

Léa is the editor of TDA in Translation and is a third-year student of Liberal Arts at Durham University

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Lectures d'Automne

29/10/2022

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Image by Ksenia Makagonova via Unsplash

L'automne mélancolique s’annonce rapidement. Il est vrai que cette saison rappelle une fin: Les arbres sont dénudés et s’élèvent au-dessus d’un tapis ocre et brun, autrefois leurs parures feuillues. Mais elle rappelle aussi un début. Remarquez que le mois de Septembre, le premier de la saison, est le neuvième mois, associé à la naissance. C’est aussi la saison des figues, des châtaignes et des poires. La saison du renard, de l’écureuil et de la mésange. On dit bien qu’à chaque chose (et être) sa saison. D’ailleurs, en tant qu’étudiante en dernière année, cette saison rappelle en même temps la rentrée et les dernières épreuves académiques; le début se mêle très rapidement à la fin. Je me charge donc de vous remettre mon remède contre une mélancolie saisonnière: la liste de mes œuvres littéraires préférées, écrites en français, à dévorer sous un plaid à l’abri du froid, de la pluie, et des dates limites.


Les Années 

Le jury à Stockholm décrit le talent littéraire d’Annie Ernaux, gagnante du prix Nobel de la littérature en 2022, comme faisant preuve de ‘courage et [d’] acuité clinique’ lui servant de découvrir ‘les racines, les éloignements et les contraintes collectives de la mémoire personnelle’. Son roman autobiographique, Les Années, illustre parfaitement ce propos et aborde des thèmes humains et politiques tels qu’ils s’expriment au long de soixante années. Le style simple d’Ernaux donne à ses œuvres un caractère universellement accessible, garantissant une lecture reposante mais tout aussi profonde.

L’Écume des jours 

Ce roman surréaliste de Boris Vian plonge les lecteurs dans un monde absurde, hystérique, tragique, comique, romantique, Dada-esque… dont les personnages critiquent la religion, le capitalisme, l’amour et la philosophie de Jean-Paul Sartre, qui, d’ailleurs, adorait le livre. Il est difficile d’en faire un résumé, alors je vous laisse avec ce passage cynique du roman: 

‘Colin restait debout devant l'autel. Il leva les yeux: devant lui, accroché à la paroi, il y avait Jésus sur sa croix. Il avait l'air de s'ennuyer et Colin lui demanda :
- Pourquoi est-ce que Chloé est morte?
- Je n'ai aucune responsabilité là-dedans, dit Jésus. Si nous parlions d'autre chose…’

La Promesse de l’aube 

L’autobiographie poignante de l’écrivain Romain Gary est centrée sur la relation entre une mère énergique et extravagante et son fils admirateur sur lequel elle puise tous ses rêves. Nous suivons Romain au fil des années dans sa quête pour coincider sa vie avec les promesses grandioses de sa mère qui nourrissent et provoquent la sensible, vacillante et résiliente masculinité de son fils: ‘Je vois la vie comme une grande course de relais où chacun de nous, avant de tomber, doit porter plus loin le défi d'être un homme.’

Le Coeur à Rire et à Pleurer 

Dans son livre, Maryse Condé conte une enfance bouleversée par un sentiment de ne pas complètement appartenir. Les ‘contes vrais’ de Condé font recours aux temps coloniaux de la France des années 40 et 50 et à ceux, et surtout celles, qui sont, par conséquent, tombés entre les mailles du filet. Lisez l'excellente histoire de l’enfant inattendue d’un couple bourgeois Guadeloupéen devenue écrivaine de renom et de ses actes rebelles.


Pierre et Jean… 

…est un livre que j'ai lu pour la première fois au lycée en classe de seconde et qui depuis reste mon roman préféré. Cette œuvre naturaliste-investigatrice de Maupassant à lieu en Normandie dans Le Havre. Un médecin contrarié par une fortune laissée exclusivement à son frère s’interroge sur les thèmes d’infidélité, de fraternité légitime et d’amour désespéré. Flânez sur des bateaux ou au bord du quai Normand avec Pierre Roland et contemplez les secrets domestiques dont sont munis ceux à qui, autrefois, il faisait le plus confiance. 


Le Petit Prince

L'œuvre classique d’Antoine de Saint Exupéry vous transportera aux côtés d’un petit prince extra-terrestre pour faire le tour de l’univers, miroir de la vie intérieure des êtres humains. Retombez en enfance pour un moment et redécouvrez le monde compliqué et souvent comique des adultes à travers les yeux d’un enfant égaré, de sa rose, de son mouton, et de son ami le renard. 


Bonne lecture!

Article in French by Léa Wakim

Our TDA in Translation editor, Léa is in her third year at Durham and studies Liberal Arts

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Le cinéma en tant qu’outil politique

17/3/2022

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Tout d’abord, selon un article de Narthex, « le cinéma est un miroir. Celui de notre société, avec ses évolutions. » Certes, le septième art joue un rôle social depuis les années 1930, cependant la popularité de cette expression artistique est en voie de fleurir actuellement. Pour plusieurs cinéastes et réalisateurs, le cinéma et les arts visuels sont les meilleurs moyens pour aborder les sujets de société, car ils sont accessibles grand public. Ainsi, je proposerai d’examiner à quelle mesure la cinématographie peut articuler des pensées profondes à propos de la société contemporaine. Dans un premier temps, nous analyserons le rôle du cinéma de manière plus large, dans la lutte contre les stéréotypes. Dans un second temps, nous évoquerons la manière dont le cinéma a été intégral dans plusieurs mouvements socio-politiques. Enfin, nous nous intéresserons à comment le cinéma devient-il outil politique dans le contexte francophone actuel. 

Premièrement, le cinéma contribue à la destruction des stéréotypes. Selon la critique cinématique de Viola Shafik, il a le pouvoir de rompre les cliches. Considérons par exemple le cas du réalisateur franco-marocain Nabil Ayouch. Dans ses scenarios, il libère la parole de bon nombre de milieux sociaux au Maroc, tout en dévoilant la réalité des personnages. Des lors, en montrant une variété d’individus à l’écran, Ayouch, et ainsi le cinéma francophone, arrivent à casser les stéréotypes et inégalités a propos de ces individus et les groupes qu’ils représentent.  

D’ailleurs, il va sans dire que le cinéma contribue aux mouvements socio-politiques, tels que le féminisme. Les films Bande de Filles de Celine Sciamma (2014) et Je ne suis pas un homme facile de Éléonore Pourriat (2018) sont très utiles pour notre argumentation. Ces films-là illustrent le combat contre les systèmes patriarchaux et les difficultés auxquelles font face les femmes dans la vie. Lorsqu’on voit ces films dans le cinéma, on apprend au grand public, comment on peut changer la société et la rendre plus équilibre. En conséquence, le cinéma féministe reflète les réalités effrayantes, afin de mettre en relief le travail qu’il nous reste à faire pour développer la société. 

J’ajouterai que l’art cinématique devient non seulement une méthode de souligner les controverses et problèmes sociétaux, mais aussi un véritable outil politique. L’objectif ? De mettre en lumière les vrais combats qui existent toujours, et de proposer des solutions concrètes.  Pour confirmer mes propos, je citerai le rôle du cinéma et de la propagande cinématique dans la lutte contre la colonisation française.  Le cas du film La Bataille d’Alger (1966) nous fournit un exemple très représentatif du pouvoir du cinéma, car on voit la révolution contre l’hégémonie française à l’écran. Ainsi, le cinéma visualise un futur plus libre, comme on le voit dans le cinéma francophone de l’Algérie pendant et après la guerre d’Indépendance.
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En guise de conclusion, le cinéma peut soutenir la désintégration des stéréotypes. Également, la représentation visuelle de la vraie vie contribue à l’action des révolutions sociales, à la fois en termes de sensibilisation du public et du véridique travail politique qu’il reste à faire. Par conséquent, je réaffirme ma position, en disant qu’actuellement, le cinéma est peut-être notre plus fort mécanisme dans le développement social et politique. 
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Article in French by Erin Waks

Our year abroad section editor, Erin is in her fourth year at Durham and studies French and Arabic


​Cinema as a political tool


​According to an article by Narthex, ‘cinema is a mirror. That of our society, with its evolutions.’ Indeed, ‘the seventh art’ has played a major social role since the 1930s, but the popularity of this art form is only recently burgeoning. For numerous filmmakers and directors, cinema and visual arts constitute the best means to tackle societal issues because they are accessible to the general public. In light of this, I propose to examine to what extent cinematography can articulate profound thoughts on contemporary society. Firstly, we will analyse the broader role of cinema in the struggle against stereotypes. Secondly, we consider how cinema has played an integral role in many socio-political movements. Finally, we will reflect on how cinema has become a political tool in the current francophone environment.
 
First of all, cinema contributes to the destruction of stereotypes. According to film critic Viola Shafik, it has the power to break clichés. Let us consider, for example, the case of the French-Moroccan cinematographer Nabil Ayouch. In his scripts, he liberates the voices of many people from various social milieus in Morocco, all the while revealing his characters’ reality. Through showing a variety of individuals on the screen, Ayouch, and thereby francophone cinema more generally, manage to break stereotypes and inequalities around these individuals and the groups that they represent.
 
Besides, it goes without saying that cinema contributes to socio-political movements such as feminism. The movies Bande de Filles by Céline Sciamma (2014) and Je ne suis pas un homme facile by Eléonore Pourriat (2018) are very useful for our argument. These films illustrate the fight against patriarchal systems and the difficulties that women face in life. When watching these films at the cinema, the general public leanrs how society can be changed and stabilised. Consequently, feminist cinema reflects frightening realities in order to emphasise the work that remains to be done in order to develop society.
 
I would add that cinematic art becomes not only a method by which controversies and societal problems are underlined, but also a substantial political tool. The goal? To bring to light real, persisting social struggles and to put forward concrete solutions. To give weight to my argument, I will refer to the role of cinema and film propaganda in the struggle against French colonialism. The film La Bataille d’Alger (1966) provides us with an important example of the power of cinema as we see the revolution against French hegemony on screen. Cinema thus envisages a freer future, as seen in Algeria’s francophone cinema during and after the War of Independence.
 
By way of conclusion, cinema can work towards the disintegration of stereotypes. Equally, visual representation of real life contributes to the action of social revolutions, both in terms of raising public awareness as well as in highlighting the veracious political work that remains to be done. Given this, I reaffirm my position in saying that cinema is perhaps our strongest tool for social and political development.
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English translation by Léa Wakim

Léa is a second-year Liberal Arts student at Durham

Image by Skitterphoto via Pixabay
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La francophonie : famille homogène ou foyer désuni ? - The French-speaking world: one big, happy family?

28/1/2022

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Selon le Président de la France, Emmanuel Macron, la francophonie est « une famille unie par une langue et par ses aspirations à la fraternité, la paix, la liberté, la dignité humaine, la justice. » Au contraire, il existe une réalité traumatique qui cache derrière l’idée de la francophonie – ce qui signifie l’usage de la langue française. Mais en considérant l’histoire du colonialisme dans plusieurs pays francophones, n’a-t-on pas une responsabilité d’aiguiser notre esprit critique face à l’oubli des racines horrifiques de cette unification linguistique ? Par conséquent, dans cette dissertation je proposerai de mettre en relief la façon dont il faut considérer la francophonie comme foyer désuni, qui est à la recherche de la liberté linguistique et qui est surtout fondé sur une base de racisme et hégémonie française. 

Prenons comme point de départ la nécessite de découvrir l’histoire coloniale et violente qui est à l’origine de l’usage du français parmi les pays francophones, surtout en Afrique. Le cas de l’Algérie nous fournit un exemple très illustratif de cet abus du pouvoir français. Pendant la période 1830 – 1962, l’Algérie n’était pas qu’une colonie française, mais elle faisait partie de la France. Avec l’arrivée de la gouvernance française est venue l’implémentation de la langue française au sein de l’éducation et l’administration. A partir de l’Independence en 1962, il y avait une forte tendance en Algérie à combattre la supériorité de cette langue, qui existe encore actuellement. Ainsi, pour bon nombre d’Algériens, le français représente le traumatisme du colonialisme : ils souhaitent se libérer des contraintes du régime français à travers le rejet de sa langue. 

Qui plus est, ce besoin de se battre contre la supériorité du français indique le désir des peuples indigènes de retrouver leurs propres origines, au lieu de protéger la francophonie, ce qui représente pour eux une période monstrueuse de leur histoire. Afin de rompre les liens avec la France, beaucoup d’anciennes colonies françaises ont lancé des actions contre la francophonie. Tel est le cas du Maroc, qui suivait une politique d’ « arabisation » après leur indépendance en 1956. Ayant pour objectif le rejet total de la francophonie, le gouvernement marocain a interdit le français dans les écoles et dans d’autres institutions. Comme explique une bloggeuse maghrébine, « quoi de plus anormal pour un pays souverain d’attendre cinquante-cinq ans pour oser se libérer de la langue du colonisateur. »

D’ailleurs, la prééminence de la francophonie comme facteur signifiant de la colonisation a détruit plusieurs langues et dialectes. Vu qu’ils avaient perdu leurs propres langues, il n’est pas étonnant qu’un nombre croissant d’anciens peuples colonisés cherchent à réinstaller l’importance des langues indigènes. L’exemple de la littérature post-coloniale nous est très utile pour notre argumentation. Comme on l’a vu récemment avec le cas d’Assia Djebar, Kamel Daoud et Boualem Sansal, même s’ils écrivent leurs ouvrages en français, ils gardent quelques expressions intraduisibles en arabe, afin de montrer l’importance de leurs origines linguistiques. Malgré l’unification de ces écrivains grâce à la francophonie, il est plus important pour eux de garder leurs liens avec leur langue maternelle, étant donné qu’ils ne l’utilisent pas qu’à cause du colonialisme. 

En fin de compte, tandis que beaucoup de Français honorent la francophonie, il est dangereux d’oublier les racines problématiques qui l’ont créée. L’histoire coloniale de ce phénomène sémantique conduit au fait qu’il y a ceux qui souhaitent se débarrasser d’une langue emblématique du colonialisme. En dépit de la difficulté et l’immensité de cette tâche, on peut discerner quelques signaux positifs à l’horizon, si l’on lance un regard à la littérature et au cinéma postcoloniaux : le secteur culturel nous proposera quelques solutions créatives et émancipatrices.
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Article in French by Erin Waks

Our year abroad section editor, Erin is in her fourth year at Durham and studies French and Arabic. 

Image by truthseeker08 via Pixabay
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​France’s President, Emmanuel Macron, sees the French-speaking world as ‘a family united by language, and by hopes for brotherhood, peace, freedom, human dignity and justice’. Behind this idea of la francophonie (countries with French as a common language), however, lies a far more traumatic reality. Should we not consider the colonial history of many French-speaking countries? Do we not have a responsibility to critique the act of forgetting the horrific roots at the heart of this linguistic unification? In this piece I will suggest that we must re-evaluate the ‘family’ of French-speaking countries and see it as a broken one; founded on racism and French hegemony, and in search of freedom.
 
Firstly, we must consider the histories of violence and colonialism which unite these countries and account for their use of French. Algeria’s case is a prime example of France’s abuse of power in Africa. From 1830 to 1962, Algeria wasn’t just a French colony – it formed part of France. When the French government came into power, French was made the language of education and administration. However, since Algeria’s Independence in 1962, there has been a strong current fighting against this precedence of French. For many Algerian people French is synonymous with the trauma of colonialism: by rejecting the language they hope to free themselves from the colonial regime. 
 
Moreover, people are challenging the superior status of French in order to re-discover and reconnect with their own origins. Many former colonies have implemented strategies to break ties with France. For example, Morocco introduced an ‘arabification’ policy after its Independence in 1956 which banned the monopoly of French in schools and in other institutions. As a Moroccan blogger put it: ‘What could be stranger than a sovereign country waiting 55 years before daring to free itself from the language of its coloniser?’
 
The monopoly of the French language meant the annihilation of many local languages and dialects. Given this great loss, it is hardly surprising that more and more people of formerly colonised countries are trying to re-establish the importance of indigenous languages. Post-colonial literature provides us with many examples of this strategy. Take the authors Assia Djebar, Kamel Daoud and Boualem Sansal. Even if they write French-language works, they often include untranslatable Arabic words in order to demonstrate the importance of their linguistic heritage. Even if these authors are all united by their use of French, they are dedicated to maintaining links to the languages of their ancestors, given how greatly colonialism has influenced their use of language.
 
Overall, even if many French people celebrate this network of French-speaking countries, it is dangerous to forget the problematic past which unites them. Given the colonial history behind this linguistic phenomenon, many try and sever their ties with French. Despite the difficulty of such an immense task, artistic trends in post-colonial literature and film offer glimmers of hope; culture and the arts have a great potential to offer creative and emancipatory solutions. 

English translation by Mary Bradshaw

Mary is the editor of this section and is in her fourth year, studying French and Spanish.

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صورة المرأة في العالمين العربي والغربي The image of women in the West and Arab world

21/12/2021

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The image of the Arab woman differs from the image of the international or Western woman in the media and in real life. There is no doubt that there is a difference between the image of women in the West and the Middle East, especially in the field of politics and the media. On the contrary, there are also some similarities.

Firstly, we need to focus on the importance of women in politics. Throughout history, women have struggled due to gender inequality. Women's movements have organized multiple conferences and a women's union. It is well known that the Western feminist movements have played an important role throughout history. They have contributed not only to refuting the stereotypes of women, but also to gaining the right to vote, for example in 1918 in Britain.

In addition, Arab women have taken the opportunity to contribute to women's freedom. For example, Tarab Abd al-Hadi played an important role in politics and in the liberation of women in Palestine. She founded the Palestinian Arab Women's Conference, the first women's association in this country. She helped found the Arab Women's Association and led the first women's demonstration against the Israeli occupation.

Moreover, the educated woman in her own right represents the importance of women in society and contributes greatly to the perception of the role of women. They are essential in refuting stereotypes, aiming for complete freedom in all countries. In Al Jazeera, for example, women speak, write and work like all men.

Likewise, we see independent and liberated women through social media, especially since there is no strong censorship in Western countries. Women's clothing in films and the media is the reflection of society and the ideas and religion of people in the country. A Muslim woman wears the hijab and the abaya, and a Western woman wears European clothes, so we see the influence of the West in society. It is possible for a woman to wear whatever she wants, and we see many of the views and traditions of women in the world through clothing. This shows the two cultures, and leads to multiple images of women.

By contrast, we see persistent gender inequality among girls and children. The girl plays an important role in spreading ideas about women. Using social media now is a double-edged sword. From my point of view, we can use it to spread information and share ideas, but for many people, it is the primary source of the negative stereotype of women, in both the Arab and Western world.

​In short, the image of women differs from one country to another. The goal now is to dispel the negative stereotype, many of us are working toward the same dream. ​

Image by master1305 via freepik.com


​إرين واكس

​Erin Waks

Year abroad editor

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Patria

19/10/2021

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Estoy de visita en la cuidad de Bilbao, en el País Vasco, y después de tomar unas tapas deliciosas, estoy mirando el mar. Una mujer se me acerca y me dice que, aunque Bilbao sea ahora un lugar muy bonito, hace relativamente poco uno no se bañaba en el mar por el alto grado de contaminación causado por la industria. Luego, recuerda los largos años de sufrimiento y tensión horrible que han vivido los vascos y todos los españoles por la violencia de ETA, banda terrorista independentista del País Vasco (Euskadi Ta Askatasuna, ‘País Vasco y Libertad’), cuya actividad alcanza su colmo después de la muerte de Franco. Me quedo con ganas de explorar más este tema delicado.
 
Qué gran oportunidad, por tanto, que se acababa de estrenar la serie Patria (escrita por Aitor Gabilondo, y dirigida por Félix Viscarret y Óscar Pedraza). Basada en el libro del mismo título de Fernando Aramburu, este drama histórico se centra en la pérdida, la vergüenza, la exclusión y las amistades y familias rotas en la estela de violencia de la banda terrorista. Pero aun dentro de un ambiente tan lúgubre, se dejan ver rayos de esperanza. 
 
Bittori protagoniza la historia. El día en que ETA anuncia poner fin a su violencia, decide volver a su pueblo en busca de respuestas sobre el asesino de su esposo, disparado a manos de los terroristas hace décadas. Ella continúa indagando a pesar de sentirse odiada y estigmatizada en su vieja comunidad. La historia que sigue se narra en retrospectiva, y no es para nada unilateral. Más bien, ilustra el dolor que sufren todos los que se ven involucrados de alguna forma en la violencia etarra, incluso los integrantes de la banda. Vemos los nervios, la humillación y la presión que experimenta un adolescente que inicia su camino terrorista; conocemos la disyuntiva a que se enfrenta su familia; y asistimos a la ‘política de dispersión’ de los presos etarras tal y como está vivida por sus parientes.
 
Esta política de dispersión entró en vigor en 1989 bajo el gobierno PSOE de Felipe González, y dictaminó que los presos etarras se encarcelasen lo más lejos posible entre ellos y del País Vasco – en Andalucía, por ejemplo. Aunque la gente aplaudía esta política como medida eficaz para impedir la comunicación entre etarras dentro y fuera de la cárcel, las voces de sus familiares se levantaban en su contra. Los enormes viajes a los que se ven obligados los familiares les imponen dificultades psicológicas y financieras, y hasta ponen en peligro sus vidas. Tras campañas a lo largo de los años para el desmantelamiento de esta política, Pedro Sánchez ha respondido y lo ha borrado (y no sin críticas). 
 
Recomiendo que veas la serie. No solo por su temática importante, sino también por su sutileza. A diferencia de mucha televisión, no cae en lo teatralizado al narrar una historia tan emocional y dolorosa. Esto se logra por el talento del repertorio y por la cinematografía. Casi no hay música de fondo, por ejemplo – una elección significativa. Aun en los instantes mas dramáticos, mantiene un tono trágico y lento. Además, al seguir esta historia de amistad y enemistad, de padecimiento personal y comunal, el espectador aprenderá algunas palabras como agur y eskerrik asko, de un idioma misterioso, cuyo origen se desconoce, y que se estima uno de los más viejos de Europa… el euskera. ¡Pero no se preocupe, la serie es en castellano! 
​
​Imagen de la autora

Mary Bradshaw

Foreign language and translation editor ​

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